" />1- CEDEAO : le Sénégal s’impose à Abuja et décroche la présidence de la Commission pour 2026-2030

Réunis à Abuja lors de leur 68ᵉ sommet ordinaire, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont porté leur choix sur le Sénégal pour assurer la présidence de la Commission de l’organisation régionale sur la période 2026-2030. Une première historique pour Dakar, perçue comme l’aboutissement d’intenses démarches diplomatiques et comme un signal fort de la confiance accordée au pays. Cette désignation consacre également le leadership régional du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dont l’engagement en faveur de l’intégration ouest-africaine a été largement salué.
Ce sommet marathon, marqué par une fermeté affichée face aux crises politiques en Guinée-Bissau et par la condamnation des tentatives de déstabilisation dans la sous-région, a réaffirmé la priorité donnée au retour à l’ordre constitutionnel. Les dirigeants ont exigé la libération des prisonniers politiques bissau-guinéens et l’ouverture d’une transition courte et inclusive, tout en se réservant la possibilité de sanctions ciblées. Dans ce contexte tendu, la validation du Sénégal à la tête de la Commission apparaît comme un pari sur la stabilité, la médiation et la relance du projet communautaire ouest-africain.
2- Presse en ligne : la Cour suprême inflige un revers cinglant au ministère de la Communication
L’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) a accueilli comme un tournant majeur l’annulation par la Cour suprême de deux arrêtés du ministère de la Communication encadrant l’identification et la validation des entreprises de presse. Qualifiée de « victoire retentissante », cette décision de la Chambre administrative est perçue par l’APPEL comme un rappel ferme au respect de la légalité et une sanction claire contre des initiatives jugées unilatérales et contraires à la Constitution et au Code de la presse. Selon l’association, toutes les mesures prises sur la base de ces textes — plateforme numérique, commission de validation et procédures liées au Fonds d’Appui et de Développement de la Presse — sont désormais privées de tout fondement juridique.
Fort de ce succès judiciaire, l’APPEL élargit le front en dénonçant la gestion du FADP, pointant des prélèvements qu’elle estime arbitraires et contraires aux règles de gouvernance prévues par les textes. L’association évoque un climat de pression prolongée sur la presse privée, marqué par des ruptures de contrats publicitaires et des exclusions ayant entraîné de lourdes pertes sociales. Elle appelle ainsi à la mise en place d’une commission indépendante pour recenser les entreprises affectées et préparer d’éventuelles actions en réparation, affirmant sa volonté de faire reconnaître les préjudices subis et de défendre durablement la liberté de la presse.
3- Débat clos sur le plan juridique : Ousmane Sonko déclaré éligible par Mounirou Sy
La controverse autour de l’éligibilité du Premier ministre Ousmane Sonko continue d’agiter la scène politique, mais pour le constitutionnaliste Mounirou Sy, le droit est sans équivoque. Invité du Grand Jury ce dimanche, l’enseignant en droit public a affirmé que, conformément au cadre juridique actuel, rien ne s’oppose à l’éligibilité du leader de Pastef. Il estime que les arguments soutenant une inéligibilité persistante ne reposent sur aucune base légale solide.
Selon l’universitaire, la condamnation pour diffamation confirmée début 2024 est désormais sans effet, ayant été couverte par la loi d’amnistie adoptée en mars de la même année. Cette mesure a, selon lui, effacé les conséquences juridiques de la décision judiciaire, ouvrant la voie à la réinscription de Sonko sur les listes électorales puis à son élection comme député en 2024. Mounirou Sy précise toutefois que l’éligibilité ne se confond pas avec la candidature, cette dernière restant encadrée par des procédures spécifiques et soumise, le cas échéant, à l’arbitrage des juridictions compétentes.
4- Santé et administration en ébullition : syndicats et État au bord de l’épreuve de force
La crise sociale s’aggrave dans les secteurs de la santé et de l’administration, où les syndicats haussent le ton face à ce qu’ils qualifient d’inaction persistante du gouvernement. La jonction And Gueusseum–SATSUS a annoncé une nouvelle grève de 48 heures les 23 et 24 décembre, après une mobilisation massive lors du précédent mouvement, paralysant une large partie des structures sanitaires du pays. Malgré le respect des urgences, les syndicats dénoncent un dialogue social enlisé, marqué par l’absence répétée des ministres clés et l’absence d’engagements concrets sur des revendications jugées prioritaires, notamment l’intégration des techniciens supérieurs et la validation des plans de carrière.
Dans le même temps, l’Intersyndicale des travailleurs de l’Administration durcit également le ton avec une grève générale de 48 heures les 15 et 16 décembre, suivie d’une marche nationale le 18 décembre. Au cœur des tensions figurent le non-paiement des indemnités de logement et les inquiétudes autour de l’exécution de la loi de finances rectificative. Face à ce climat de défiance, les organisations syndicales préviennent que la poursuite du silence gouvernemental pourrait entraîner une escalade sociale aux conséquences lourdes, tout en appelant, une dernière fois, au respect des engagements contenus dans le Pacte de stabilité sociale.
5- Migration irrégulière : 238 candidats interceptés au large de Dakar, dix suspects aux arrêts
Une vaste opération de sauvetage et de police a permis l’interpellation de 238 migrants après l’interception d’une embarcation de fortune dans les eaux sénégalaises, au sud du Cap Manuel. Remis à la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants par la Marine nationale, les passagers provenaient de plusieurs pays de la sous-région. L’intervention est intervenue après des difficultés techniques en mer, contraignant l’équipage à solliciter l’assistance des autorités.
Parmi les migrants, neuf personnes, dont des mineurs, ont été évacuées vers une structure hospitalière pour des soins. Les premiers éléments de l’enquête indiquent un départ depuis la Gambie et une tentative avortée après une panne en mer. Les investigations ont conduit à l’identification de dix membres présumés de l’équipage, placés en garde à vue, tandis que les autres passagers ont été libérés après audition. Les autorités réaffirment leur vigilance face aux réseaux de migration irrégulière et appellent à la prudence face aux dangers de ces traversées.
La Rédaction de SenCaféActu
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