" />1- Diomaye redistribue les cartes du pouvoir : la Primature devient le nouveau centre stratégique de l’État

Le chef de l’État vient d’entériner une profonde refonte de l’appareil gouvernemental en renforçant considérablement les prérogatives du Premier ministre. La nouvelle architecture de la Primature, officialisée par un décret signé par le Président et contresigné par Ousmane Sonko, transforme cette institution en véritable poste de pilotage de l’action publique. Cette évolution marque une rupture nette avec un modèle exécutif fortement centralisé : la Primature gagne en autonomie, en capacité décisionnelle et en leviers opérationnels pour orienter, contrôler et dynamiser la mise en œuvre des politiques nationales.
Cette réforme installe des structures inédites dédiées au suivi des réformes, à l’audit interne et à la préparation des décisions gouvernementales, tout en élevant le Secrétariat général du Gouvernement au rang de gardien de la rigueur juridique. En redonnant du souffle et de la puissance organisationnelle au chef du Gouvernement, Bassirou Diomaye Faye confirme son choix d’un exécutif où les responsabilités sont véritablement partagées. Cette réorganisation scelle son engagement en faveur d’un État moderne, mieux coordonné et reposant sur des institutions solides plutôt que sur la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul dirigeant.
2- Dette cachée : le FMI s’autosaisit et ouvre une enquête sur ses propres failles
Le scandale lié à la dette dissimulée du Sénégal a poussé le Fonds monétaire international à lancer une vérification interne de grande ampleur. L’institution financière cherche à comprendre comment des irrégularités aussi sensibles ont pu échapper à ses mécanismes de contrôle. Selon sa porte-parole, Julie Kozack, l’enquête vise à examiner de près les systèmes garantissant la fiabilité des informations, dans le but de renforcer les outils de surveillance et les procédures internes.
Le FMI veut également améliorer la capacité de son personnel à repérer plus tôt les anomalies dans les données financières. Tout en soulignant la fragilité actuelle de la situation budgétaire du Sénégal, l’organisation internationale rappelle toutefois que la décision de réaménager ou non une partie de l’endettement national relève exclusivement des autorités sénégalaises, qui restent souveraines dans la gestion de leur trajectoire financière.
3- Bourses de Master : le ministre impose un ultimatum aux universités pour désamorcer la crise
Face au mouvement de contestation qui agite les universités publiques depuis deux semaines, le ministère de l’Enseignement supérieur a demandé aux recteurs d’accélérer la transmission des dossiers d’étudiants en Master 2. L’objectif est de disposer, d’ici au 16 décembre, d’une liste exhaustive des bénéficiaires afin de lancer sans délai le paiement des allocations pour l’année 2025-2026. Le ministre rappelle que les bourses du cycle supérieur demeurent le principal point de blocage, en raison notamment des inscriptions tardives qui perturbent toute la chaîne administrative.
Cette initiative intervient dans un climat marqué par la paralysie de plusieurs campus, dont l’UCAD, où la colère des étudiants est alimentée par le retard d’un rappel de bourses évalué à treize mois. En insistant sur la nécessité de “positionner rapidement les ayants droit” dans le système, le ministère espère anticiper les versements et éviter l’extension d’une crise qui fragilise déjà l’ensemble de l’enseignement supérieur.
3bis- Budget 2026 : le numérique dopé, la Santé réajustée — l’Assemblée arbitre deux priorités nationales
L’Assemblée nationale s’est penchée ce jeudi sur les orientations budgétaires du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique pour 2026, fixé à plus de 85 milliards de FCFA. Cette enveloppe, considérée comme un levier essentiel de modernisation, doit permettre d’accélérer l’extension du haut débit, de renforcer l’écosystème médiatique public et de soutenir les plateformes digitales de l’administration. Les députés ont toutefois appelé à une vigilance accrue sur la gestion des réseaux sociaux et à un meilleur soutien des médias locaux, alors que les enjeux de cybersécurité et de souveraineté technologique deviennent centraux pour le pays.
Parallèlement, les crédits destinés au Ministère de la Santé affichent une baisse apparente en raison de transferts vers d’autres départements, notamment la Famille et les Infrastructures. Malgré cette redistribution – qui inclut le déplacement du programme de protection sociale et d’importants projets de construction – l’analyse globale fait ressortir une progression nette des moyens alloués, évaluée à près de 38 milliards de FCFA. Cette reconfiguration budgétaire traduit une volonté de mieux structurer les dépenses publiques tout en ajustant les priorités sectorielles pour l’exercice 2026.
4- Série judiciaire : libérations confirmées à Dakar, garde à vue prolongée et extradition relancée à Paris
La Chambre d’accusation de Dakar a confirmé ce jeudi la remise en liberté de deux prévenus très médiatisés : le chroniqueur Badara Gadiaga, autorisé à sortir sous surveillance électronique malgré l’opposition du parquet, ainsi que Serigne Saliou Diagne, fils de Madiambal Diagne, qui bénéficiera d’un contrôle judiciaire après que ses avocats ont obtenu l’annulation de son inculpation initiale. À Guédiawaye, l’ancien député Seydina Fall, dit “Bougazelli”, reste quant à lui en garde à vue prolongée et doit être présenté au procureur ce vendredi, dans le cadre d’une affaire d’escroquerie immobilière impliquant plusieurs plaignants.
Sur le volet international, le dossier Papa Doro Gaye a rebondi à Paris, où la Cour d’appel a avancé l’examen de la demande d’extradition après réception anticipée des garanties juridiques exigées du Sénégal. Les documents fournis répondent aux interrogations de la justice française concernant les conditions de détention, la tenue d’un procès équitable et la validité des poursuites pour escroquerie foncière. L’homme d’affaires, arrêté en France après un mandat d’arrêt international, attend désormais la décision prévue le 17 décembre, une étape déterminante dans une procédure marquée par un an de tensions diplomatiques et de batailles procédurales.
4bis- Procès Ndèye Saly Dieng Diop : l’enquête touche à son terme après une nouvelle audition clé
La Haute Cour de Justice poursuit à rythme soutenu l’examen du dossier visant l’ancienne ministre Ndèye Saly Dieng Diop, poursuivie dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19. Après plusieurs mois d’investigations, la commission d’instruction a clôturé l’essentiel des vérifications : l’ex-ministre a été interrogée en profondeur, tout comme de nombreux témoins. Une première ordonnance de fin d’enquête a déjà été notifiée à la défense, avant que le dossier ne soit transféré au Parquet général pour avis.
Cependant, le procureur général a demandé un complément d’instruction portant sur le volet des achats de climatiseurs, nécessitant une nouvelle audition de l’ancienne responsable politique, avec possibilité de confrontation avec les acteurs administratifs impliqués. Cette étape supplémentaire, réalisée le 3 décembre, ouvre la voie à la dernière phase procédurale : une nouvelle ordonnance de clôture, suivie des réquisitions finales du Parquet général, qui détermineront si Ndèye Saly Dieng Diop sera renvoyée devant la Haute Cour ou bénéficiera d’un non-lieu. Entre-temps, l’ex-ministre reste sous contrôle judiciaire après avoir déposé une caution de 57 millions de FCFA.
5- CORED rouvre ses portes : un soutien financier relance l’organe d’autorégulation des médias
Après plus d’un an de paralysie, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias reprend officiellement ses activités ce 4 décembre à la Maison de la Presse. Cette réouverture fait suite à l’appui financier accordé par les autorités, via le Fonds d’Appui et de Développement de la Presse, permettant de régler une partie des arriérés salariaux et de relancer le fonctionnement quotidien de l’institution.
Contraint de suspendre son Secrétariat pendant quatorze mois faute de ressources, le CORED peut désormais reprendre ses missions essentielles, dont la délivrance du quitus nécessaire à l’obtention de la carte nationale de presse. L’organe d’autorégulation espère ainsi renouer durablement avec ses responsabilités dans la défense de l’éthique et de la déontologie journalistiques au Sénégal.
La Rédaction de SenCaféActu
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