" />1- ECOFEST 2025 : Sonko mise sur la culture pour refonder l’intégration ouest-africaine

Le Premier ministre Ousmane Sonko a lancé ce dimanche 30 novembre 2025, à Dakar, la première édition de l’ECOFEST, nouveau rendez-vous culturel ouest-africain porté par la CEDEAO, l’UEMOA et le ministère sénégalais de la Culture. Placé sous un thème résolument contemporain — « Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ? » — le festival réunit artistes, experts et institutions autour d’un même objectif : interroger le rôle de la création et du patrimoine dans une région traversée par de profondes turbulences politiques.
Dans son discours d’ouverture, Ousmane Sonko a insisté sur la capacité de la culture à renforcer la cohésion sociale, favoriser l’intégration régionale et soutenir un développement durable. Il a rappelé que le Sénégal fait de ce secteur un levier stratégique, tant pour son économie que pour sa souveraineté culturelle. Pour le Chef du Gouvernement, ECOFEST doit devenir un espace fédérateur où la culture contribue activement à prévenir les crises et à consolider la paix en Afrique de l’Ouest.
2- Budget 2026 : le ministère des Affaires étrangères amputé de 11 milliards malgré des missions en expansion
L’Assemblée nationale a validé un budget de 64,9 milliards de francs CFA pour le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, soit une baisse de près de 11 milliards par rapport à la loi de finances initiale 2025. Le rapport parlementaire évoque une volonté de rationalisation, tandis que les autorisations d’engagement pour 2026 sont portées à 67,5 milliards. Malgré cette contraction, le ministère devra conduire quatre programmes prioritaires, dont la coopération bilatérale et multilatérale, qui absorbe plus de 60 % des crédits.
Face à cette réduction, le ministre Cheikh Niang juge l’enveloppe insuffisante pour mener à bien les missions de son département, tout en espérant des ajustements futurs. Certains députés ont critiqué la baisse, réclamant davantage de moyens, tandis que d’autres ont salué le professionnalisme du personnel pour maintenir les objectifs. Les parlementaires ont également insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité frontalière et de simplifier les démarches liées aux titres de voyage.
3- Santé en crise : la colère syndicale éclate et une nouvelle grève se profile
La coalition syndicale And Gueusseum–SATSUS affirme avoir remporté une forte adhésion lors de son premier plan d’action, avec des taux de participation dépassant largement les attentes dans les structures sanitaires. Malgré le maintien des urgences, la mobilisation aurait touché l’immense majorité des hôpitaux, centres et postes de santé, signe d’un profond malaise chez les travailleurs. Les syndicats dénoncent également l’interdiction de leur marche du 26 novembre ainsi que l’absence de réaction du ministère de la Fonction publique à leur préavis de grève, un silence qu’ils jugent contre-productif dans un contexte de tensions accrues.
Pointant la baisse continue du budget de la Santé et une réponse gouvernementale qu’ils estiment insuffisante face à la montée des risques sanitaires, les responsables syndicaux appellent à une amélioration urgente des conditions de travail et à une réduction du train de vie de l’État. Face au manque de concessions, ils annoncent un deuxième plan d’action, dont une grève de 48 heures prévue le 10 décembre, tout en réaffirmant leur soutien aux agents poursuivis dans certaines régions. Pour la coalition, la mobilisation doit se poursuivre tant que les revendications du personnel n’ont pas trouvé d’écho concret.
4- Mauritanie : 141 migrants sauvés in extremis d’une dérive mortelle au large de Nouadhibou
Au large de Nouadhibou, une embarcation clandestine à la dérive a été interceptée dimanche par une patrouille mauritanienne, mettant fin à l’errance désespérée de 141 migrants originaires d’Afrique de l’Ouest. Parmi eux se trouvaient majoritairement des Sénégalais et des Gambiens, dont des femmes et des enfants, totalement désorientés après avoir perdu leur route en pleine mer. Les autorités mauritaniennes ont confirmé que les rescapés ont été pris en charge par les services compétents, évitant de justesse un nouveau drame sur une voie migratoire devenue l’une des plus meurtrières du continent.
Cet incident survient dans un contexte où la Mauritanie s’impose de plus en plus comme un point de départ pour ceux qui tentent, au péril de leur vie, de rejoindre l’Europe via l’Atlantique. Les naufrages se multiplient : des dizaines de morts en août après le chavirement d’une pirogue venue de Gambie, des sauvetages répétés de bateaux en panne, et près de 47.000 arrivées irrégulières enregistrées en 2024 aux Canaries, un record tragique. La route atlantique, rendue encore plus dangereuse par les forts courants et des embarcations souvent vétustes, continue de faucher des vies, symbole d’un désespoir alimenté par des frontières de plus en plus fermées.
5- Guinée-Bissau : un gouvernement de transition contesté tandis que la Cédéao arrive pour exiger des garanties
Le président de transition, le général Horta N’Tam, a présenté un gouvernement fort de 23 ministres et 5 secrétaires d’État, marqué par la nomination d’Ilídio Vieira Té, ancien ministre des Finances et ex-directeur de campagne d’Umaro Sissoco Embaló, au poste de Premier ministre. Plusieurs proches de l’ancien chef d’État figurent parmi les nouveaux membres de l’exécutif : Carlos Pinto Pereira à la Justice et aux Droits de l’Homme, le général Mamasaliu Embaló à l’Intérieur et à l’Ordre public, Stive Lassana Manssaly à la Défense nationale, Mamadú Mudjetaba Djaló à l’Économie, au Plan et à l’Intégration régionale, Mamadú Badji à l’Éducation et Augusto Idrissa Embaló à l’Environnement. Les secrétariats d’État reviennent notamment à Mamadú Baldé et Fatumata Jau (Diao). L’omniprésence d’alliés et de membres de la famille d’Embaló alimente l’idée que l’ancien président aurait préparé ce gouvernement avant sa chute, continuant d’influencer l’appareil d’État depuis l’extérieur.
Cette recomposition s’opère dans un contexte d’extrême fragilité politique et institutionnelle, au moment où la Guinée-Bissau tente de sortir d’un nouvel épisode de rupture constitutionnelle. Face à cette situation, une mission de haut niveau de la Cédéao est attendue ce lundi 1er décembre à Bissau. Conduite par le président en exercice de l’organisation, Julius Maada Bio, et accompagnée de chefs d’État du Sénégal, du Cap-Vert, du Togo ou de leurs représentants, la délégation doit rencontrer les nouvelles autorités ainsi que des acteurs politiques et civils. Objectif : évaluer la situation, exiger des garanties sur le retour à l’ordre constitutionnel et éviter que la transition ne soit capturée par les réseaux de l’ancien président, dont l’empreinte sur le nouveau gouvernement apparaît plus que jamais visible.
La Rédaction de SenCaféActu
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