" />1- Coup de théâtre : Pape Malick Ndour libéré quelques heures après sa garde à vue pour atteinte à la sûreté de l’État

Convoqué ce vendredi à 16h, l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, a été placé en garde à vue pour atteinte à la sûreté de l’État et propos susceptibles de troubler l’ordre public. Une mesure qui a surpris son entourage, d’autant que ses avocats avaient sollicité en vain le report de son audition, redoutant un maintien en détention durant le week-end.
Mais contre toute attente, le parquet a ordonné sa libération dans la soirée, mettant fin à une journée de tension et de spéculations. Ce revirement spectaculaire relance le débat sur les motivations de la convocation et les tensions persistantes entre anciens dignitaires du régime de Macky Sall et les nouvelles autorités.
2- Dette cachée sous Macky Sall : plus de 4 000 milliards de FCFA révélés par le 3FPT
Le directeur général du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT), Dr Babo Amadou Ba, a levé le voile sur ce qu’il qualifie de « dette cachée » contractée sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon lui, plus de 4 065 milliards de FCFA auraient été mobilisés dans les banques sous forme de crédits directs, échappant au contrôle de l’Assemblée nationale. L’expert en finance, par ailleurs cadre du Pastef, a dénoncé des « pratiques financières opaques » ayant conduit à une sous-estimation systématique de la dette publique du pays.
Lors d’un point de presse tenu à Dakar, Dr Ba a évoqué l’émission de 75 certificats d’obligations nominatives pour 546 milliards de FCFA et des garanties étatiques à hauteur de 238 milliards accordées à une vingtaine d’entreprises. Ces opérations, estimées à 1 267 milliards de FCFA de transactions non déclarées, illustreraient selon lui un système financier parallèle mis en place pour masquer l’ampleur réelle de l’endettement national. Il appelle désormais à un audit intégral de la dette du Sénégal, y compris celle des structures parapubliques, afin de “rétablir la vérité comptable et restaurer la transparence financière de l’État”.
3- Dakar : un collectif de femmes se mobilise pour inscrire les héroïnes sénégalaises dans la mémoire urbaine
À Dakar, la polémique sur l’absence de figures féminines dans les rues rebaptisées en septembre dernier a fait naître une puissante mobilisation citoyenne. Le collectif Ci La Nu Bokk (« On est là », en wolof), regroupant plus d’un millier de femmes et une soixantaine d’associations, dénonce un oubli historique et milite pour rendre visibles celles qui ont marqué le Sénégal. Depuis une semaine, le groupe publie quotidiennement sur les réseaux sociaux les portraits de femmes emblématiques, telles qu’Adja Arame Diène, première députée wolophone, ou Amy Mbacké Thiam, première championne du monde d’athlétisme sénégalaise.
Face à cette campagne, la mairie du Plateau assure qu’une commission examine actuellement une liste d’une cinquantaine de noms féminins parmi les 92 rues restant à baptiser. Un geste jugé tardif mais nécessaire, selon les militantes et plusieurs historiens, dont le professeur Ibrahima Thioub, qui appelle à “rompre avec une mémoire étatiste et patriarcale” privilégiant les figures masculines et guerrières. La municipalité promet un nouveau rendez-vous en janvier pour rebaptiser une quinzaine de rues, espérant amorcer une reconnaissance plus inclusive de l’histoire nationale.
4- Guédiawaye : le préfet interdit la marche des partisans de Lat Diop pour “menace à l’ordre public”
La marche prévue ce samedi 25 octobre à Guédiawaye par les partisans de Lat Diop n’aura finalement pas lieu. Le préfet du département, Ahmadou Coumba Ndiaye, a pris un arrêté interdisant la manifestation organisée par le Collectif pour la libération du président Lat Diop. L’itinéraire devait relier le rond-point Mor Fadam à l’esplanade de Wakhinane Nimzatt, en passant par le quartier Cheikh Wade. Selon le communiqué officiel, cette décision repose sur des “menaces réelles de troubles à l’ordre public” et des “risques d’entrave à la libre circulation des biens et des personnes”.
Les autorités locales ont confié au commissaire central de Guédiawaye l’exécution stricte de cette interdiction, qui sera notifiée aux initiateurs de la marche. Les partisans de Lat Diop, actuellement en détention, entendaient réclamer sa libération à travers ce rassemblement pacifique. Cette décision préfectorale risque d’attiser davantage les tensions autour de cette affaire, déjà suivie de près dans la banlieue dakaroise.
4bis- Affaire de la “dette cachée” : entre riposte juridique de Macky Sall et contre-attaque politique du pouvoir
La polémique autour de la “dette cachée” de l’ancien régime s’intensifie après la sortie de Me Pierre-Olivier Sur, avocat français et coordonnateur du pool de défense de Macky Sall. Lors d’une conférence de presse puis sur la 7TV, il a tenté de relativiser la hausse de la dette publique en expliquant qu’elle intégrait désormais les emprunts des entreprises publiques, un changement selon lui purement méthodologique intervenu en 2023. Une version aussitôt contredite par Al Aminou Lô, ministre d’État, qui assure que ces dettes étaient déjà comptabilisées bien avant cette date, documents du FMI à l’appui.
Face à ces explications jugées “fallacieuses”, Wally Diouf Bodiang, directeur général du Port autonome de Dakar et cadre du Pastef, a dénoncé une “manœuvre politique” orchestrée par l’ancien régime pour détourner l’attention. Il a fustigé le recours à des avocats étrangers, y voyant une “tentative de victimisation” et une “insulte” à la justice sénégalaise. Selon lui, Macky Sall aurait “institutionnalisé la dissimulation” des chiffres, laissant au pays une dette colossale estimée à 16 milliards de FCFA de remboursement mensuel. “Nous n’avons pas besoin de créer une dette fictive pour le juger, il devra simplement répondre de ses actes”, a-t-il martelé.
5- Coup de tonnerre à Madagascar : Andry Rajoelina déchu de sa nationalité malgache !
Le gouvernement malgache a officiellement retiré la nationalité à l’ancien président Andry Rajoelina, une décision historique annoncée ce vendredi 24 octobre dans le Journal officiel. Le décret, signé par le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, s’appuie sur l’article 42 du code de la nationalité malgache de 1960, qui stipule qu’un citoyen perd sa nationalité s’il acquiert volontairement celle d’un autre pays. Désormais, l’ancien chef de l’État ne conserve que sa nationalité française, obtenue en 2014 par naturalisation.
Cette révélation met un terme à une décennie de polémique autour de sa double nationalité, longtemps dissimulée avant d’être dévoilée en 2023, à la veille de la présidentielle. Andry Rajoelina, qui justifiait sa naturalisation par des raisons familiales et éducatives, se retrouve désormais privé de tout droit de candidature à une élection sur la Grande-Île. Une tournure inattendue qui redéfinit le paysage politique malgache et soulève des interrogations sur l’avenir d’un homme qui, pendant plus d’une décennie, a dominé la scène nationale.
La Rédaction de SenCaféActu
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