
Quand un micro devient un danger : l’affaire Ngoné Saliou Diop relance le débat sur la responsabilité des médias (Adama Sow)
L’affaire Ngoné Saliou Diop, chroniqueuse de Sans Limites, poursuivie pour des propos jugés stigmatisants envers la communauté pulaar, relance le débat sur la responsabilité des médias. Dans une tribune, le journaliste-communicant Adama Sow appelle à une prise de conscience collective.
« Ce n’est pas seulement un incident de plus : c’est le signe d’un malaise plus profond », écrit-il, rappelant que l’affaire Badara Gadiaga avait déjà suscité une polémique sur la maîtrise de l’antenne.
Pour Adama Sow, chaque mot prononcé en direct engage la crédibilité de toute une profession : « Une antenne, ce n’est pas un micro ouvert au hasard, c’est un espace public, une caisse de résonance nationale. Quand nous laissons l’improvisation, l’ignorance ou le sensationnalisme s’y installer, c’est la cohésion sociale que nous mettons en péril. »
Le journaliste insiste sur l’urgence de renforcer la formation continue des chroniqueurs et animateurs : « La maîtrise de l’antenne n’est pas un luxe, c’est une exigence professionnelle et légale. »
Il interpelle également le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) : « Les obligations de professionnalisation et de maîtrise de l’antenne doivent cesser d’être des principes théoriques. Elles doivent être appliquées avec rigueur et constance, pour tous les médias, sans exception. »
Au-delà du cas Ngoné Saliou Diop, Adama Sow y voit un enjeu national : « Cette question n’est pas seulement celle des Pulaar aujourd’hui, ou d’une autre communauté demain. C’est celle de l’intégrité de la parole publique. »
Et d’ajouter par un appel solennel : « Voulons-nous des antennes qui divisent ou des antennes qui élèvent ? Des micros qui blessent ou des micros qui éclairent ? Le Sénégal mérite mieux que le spectacle de l’excès. »
Adama Sow, journaliste-communicant
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