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SenCaféActu du 2 Août 2025

1- Plan « Jubbanti Koom » : Ousmane Sonko lance un redressement économique de 5667 milliards FCFA sans recours à la dette
Le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé, ce vendredi 1er août au Grand Théâtre de Dakar, le plan de redressement économique « Jubbanti Koom », un programme structurant estimé à 5667 milliards FCFA sur trois ans. Ancré dans la vision « Sénégal 2050 », ce projet vise à rompre avec les politiques économiques jugées inefficaces, à restaurer les équilibres budgétaires, et à affirmer la souveraineté économique du pays. « Nous avons hérité d’une économie extravertie, peu créatrice d’emplois », a-t-il dénoncé, avant d’insister sur la nécessité d’un changement radical sans creuser davantage la dette publique.

Reposant sur trois piliers — souveraineté économique, équité sociale et rationalisation de la dépense publique — le plan mise sur un financement à 90 % interne, en évitant une pression fiscale accrue sur les investisseurs. Le chef du gouvernement a réaffirmé la volonté de corriger les déséquilibres structurels tout en préservant les ressources naturelles et foncières. Ce programme s’inscrit dans une logique de rupture assumée, avec une gouvernance économique recentrée sur les priorités nationales et la justice sociale.

2- Réformes fiscales : L’État cible les secteurs informels pour élargir ses recettes
Dans le cadre du plan de redressement économique, le gouvernement sénégalais engage une offensive fiscale sur les zones jusque-là peu ou mal taxées. Objectif : élargir l’assiette fiscale sans recourir à l’endettement. Du streaming à la cigarette, en passant par les paris en ligne, les services numériques, les transferts d’argent ou encore les véhicules d’occasion, plusieurs niches seront désormais fiscalisées. Ces mesures, qui visent à mobiliser plus de 500 milliards FCFA sur trois ans, s’inscrivent dans une logique de justice fiscale et de lutte contre les économies parallèles. Parmi les nouveautés, on note la taxation de la publicité en ligne, des revenus des influenceurs et des services de vidéos à la demande, avec des recettes attendues de 16 milliards FCFA.

Les jeux de hasard, fortement digitalisés, feront aussi l’objet d’une modernisation fiscale : les mises, les gains et les opérateurs seront taxés, pour un rendement estimé à 90 milliards FCFA. Le gouvernement prévoit également de doubler la taxe sur le tabac, la portant à 100 %, soit le plafond légal, espérant ainsi engranger 100 milliards FCFA tout en luttant contre le tabagisme. Du côté de l’automobile, les règles d’importation sont assouplies pour les véhicules anciens, avec en parallèle de nouvelles taxes sur les véhicules utilitaires, générant plus de 100 milliards FCFA. Enfin, un dispositif de marquage fiscal des produits de consommation sera mis en œuvre pour lutter contre la fraude, avec un gain espéré de 87 milliards FCFA.

3- PRES : Sénégal Bi Ñu Bokk fustige « un plan sans méthode » et « un discours vide de rupture »
Le Plan national de redressement économique et social (PRES), récemment présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, ne fait pas l’unanimité. Le mouvement d’opposition Sénégal Bi Ñu Bokk, dirigé par Barthélémy Dias, a vivement critiqué le programme gouvernemental, le qualifiant de « plan sans base technique, ni calendrier d’exécution ». Dans un communiqué rendu public ce jeudi 1er août, la coalition estime que le projet manque de rigueur méthodologique et repose sur une analyse politique biaisée des réalités économiques du pays.

À DÉCOUVRIR

Le mouvement accuse le gouvernement d’exagérer volontairement la situation économique héritée afin de légitimer « une recentralisation autoritaire du pouvoir et une purge politico-administrative ». Selon Sénégal Bi Ñu Bokk, le discours d’Ousmane Sonko serait dominé par des « affirmations alarmistes sur la dette et les finances publiques », sans qu’aucune donnée objective ou publication indépendante ne vienne étayer ces propos. Pour l’opposition, ce plan reflète davantage une posture politique qu’une stratégie crédible de relance économique.

4- Rationalisation de l’État : Moins d’agences, plus d’économies
Dans le cadre du Plan de redressement économique et social, le gouvernement sénégalais engage une réforme ambitieuse pour réduire le train de vie de l’État. Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une série de mesures structurelles visant à supprimer les dépenses jugées improductives, à travers la fusion ou la suppression d’agences d’exécution et une rationalisation de l’administration centrale. Cette politique de recentrage, présentée comme une priorité, ambitionne d’éliminer les doublons, de limiter la dispersion des ressources publiques et de recentrer l’action de l’État sur ses missions essentielles.

La réduction du périmètre étatique s’accompagnera d’une digitalisation accrue des achats publics et d’une planification fondée sur la performance. Ce chantier de rationalisation devrait permettre une économie estimée à 50 milliards de FCFA. Pour le Premier ministre, cette austérité ciblée est indispensable à la restauration des équilibres budgétaires, dans une dynamique de gouvernance plus efficace et responsable. Le message est clair : l’État doit montrer l’exemple en se réformant de l’intérieur, afin de regagner la confiance des citoyens et des partenaires.

5- L’UN-CHK engage une réflexion stratégique sur son modèle pédagogique
L’université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK) a lancé, ce vendredi à Diamniadio, un ambitieux projet de conceptualisation de son modèle pédagogique. Cette initiative vise à formaliser et partager l’expérience accumulée depuis la création de l’ancienne Université virtuelle du Sénégal (UVS), afin de contribuer à l’évolution de l’enseignement supérieur au Sénégal et de positionner l’UN-CHK comme un acteur de référence en Afrique dans le domaine de l’enseignement en ligne. Présidant l’atelier de lancement, le professeur Mary Teuw Niane, directeur de cabinet du président de la République, a salué ce projet qui « permettra de capitaliser un parcours de plus de douze ans et de tirer des leçons utiles pour l’avenir ».

Ce travail de fond portera sur l’analyse des missions pédagogiques de l’université, la pertinence de ses choix et les modalités de mise en œuvre, dans une logique d’autoévaluation critique et comparative. Pour Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, cette réflexion stratégique est aussi l’occasion de revisiter les différentes étapes de transformation de l’UVS en UN-CHK, et d’ouvrir un débat sur les bonnes pratiques dans l’enseignement à distance. À travers sa plateforme collaborative, l’UN-CHK espère ainsi enrichir le paysage universitaire national tout en consolidant son leadership continental dans le numérique éducatif.

La Rédaction de SenCafeActu

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