1- Diplomatie offensive : Diomaye à Abuja pour la CEDEAO, Sonko en Chine pour un partenariat stratégique renforcé

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, se rend ce samedi 21 juin à Abuja pour prendre part, le lendemain, à la 67e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. Ce sommet se tient dans un contexte régional tendu, marqué par les crises sécuritaires, les transitions politiques complexes et les défis liés à l’intégration économique et énergétique. L’occasion pour les dirigeants ouest-africains de discuter des grands enjeux de la sous-région et de réaffirmer leur engagement pour une CEDEAO stable, solidaire et au service des peuples.
Parallèlement, le Premier ministre Ousmane Sonko effectue une visite officielle en Chine à l’invitation de son homologue, dans le cadre d’un renforcement du partenariat stratégique sino-sénégalais. Il participera au prestigieux Forum d’été de Davos, prévu à Tianjin du 24 au 26 juin, où il défendra une vision africaine du développement durable, de la transformation technologique et de la souveraineté économique. Ce déplacement s’accompagne de plusieurs rencontres bilatérales de haut niveau et s’inscrit dans une diplomatie économique ambitieuse, soutenue par des projets majeurs financés par la Chine, dans les domaines des infrastructures, de l’eau, de la santé, du numérique et de l’éducation.
2- Réformer pour survivre : les médias sénégalais appellent à un sursaut législatif, économique et éthique
Les Journées de concertation sur le secteur de la communication, tenues à Dakar, ont débouché sur un diagnostic sans concession de l’état des médias au Sénégal. Des lois obsolètes, un modèle économique à bout de souffle, des créances impayées par l’État, et une fiscalité inadaptée fragilisent profondément les entreprises de presse, certaines étant au bord de la faillite. Les radios communautaires, exclues du marché publicitaire, sont particulièrement pénalisées. Face à cette situation critique, les participants appellent à des réformes urgentes pour sauver un secteur vital à la démocratie et à la souveraineté numérique.
Sur le plan éthique et réglementaire, les débats ont mis en lumière une dégradation alarmante des contenus médiatiques, liée à la course au sensationnel, à la prolifération d’acteurs non formés (influenceurs, plateformes), et à une régulation quasi inexistante du cyberespace. Le Code de la presse, jugé inadapté, doit être révisé pour mieux encadrer les médias en ligne et protéger les valeurs culturelles nationales. Les intervenants ont également insisté sur la nécessité d’encadrer l’intelligence artificielle afin de prévenir les dérives portant atteinte à la dignité humaine et aux droits d’auteur.
Parmi les principales recommandations figurent l’adoption rapide d’une nouvelle loi sur la publicité intégrant le numérique, la création d’une autorité administrative indépendante pour la régulation des médias, la révision du Code de la presse, et la reconnaissance du rôle de service public des médias via des subventions pérennes. Les acteurs du secteur demandent en outre la régularisation des dettes de l’État envers la presse, la baisse des frais de diffusion et le développement de TDS pour toucher la diaspora. Ces propositions traduisent une volonté collective de refonder le paysage médiatique sénégalais sur des bases solides, éthiques et adaptées aux réalités numériques contemporaines.
3- Scandale foncier à Ouest Foire : Mame Boye Diao, Abdoulaye Sow et d’autres visés par une plainte pour spoliation
Une plainte pour escroquerie, faux et usage de faux en écritures publiques a été déposée le 18 juin 2025 devant le parquet financier par Cheikh Ndir, agissant pour les héritiers de feue Thiaba Diéne. Elle cible d’anciens hauts responsables de l’État, dont Mame Boye Diao, ex-directeur des Domaines, Abdoulaye Saydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme, ainsi que le receveur Amadou Diop et le PDG de la société EGBOS SA, Omar Sy. Le litige porte sur le titre foncier TF 5438/NGA, situé à Ouest Foire et estimé à plusieurs milliards de FCFA, que les héritiers dénoncent comme ayant été indûment attribué à la société EGBOS SA.
Selon le plaignant, un faux rapport de la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD), daté du 28 septembre 2017, aurait été fabriqué pour justifier la cession du terrain au profit d’un projet de lotissement. Cheikh Ndir accuse les mis en cause d’avoir manipulé la procédure domaniale et présenté de faux documents prétendant à une cession volontaire du terrain par les héritiers. Des pièces judiciaires, dont une décision de justice reconnaissant les droits des héritiers et une procuration notariée, ont été versées au dossier. L’affaire pourrait relancer le débat sur la transparence dans la gestion foncière au Sénégal.
4- Fuites d’épreuves à Thiès : les 30 élèves interpellés remis en liberté après 48 heures de garde à vue
Les 30 élèves interpellés à Thiès dans le cadre d’une enquête sur des fuites d’épreuves ont été déférés au parquet ce vendredi 20 juin 2025, avant d’être finalement relâchés. Âgés pour la plupart de 15 à 17 ans et majoritairement en classe de Seconde, ces élèves — dont 11 filles et 19 garçons — provenaient des lycées Jules Sagna, Amary Ndack Seck et Fahu. Ils avaient été placés en garde à vue durant 48 heures au commissariat du 1er arrondissement de Thiès.
Ils étaient soupçonnés d’avoir participé à la diffusion ou à l’utilisation frauduleuse d’épreuves du troisième trimestre, notamment en histoire-géographie, mathématiques et anglais. Leur remise en liberté ne met toutefois pas fin à l’enquête, qui se poursuit pour déterminer l’origine et les responsables de ces fuites. L’affaire relance les inquiétudes autour de l’intégrité des évaluations scolaires et de la sécurité des circuits de diffusion des sujets d’examen.
5- Rwanda : l’opposante Victoire Ingabire arrêtée pour incitation et association de malfaiteurs
L’opposante rwandaise Victoire Ingabire a été arrêtée à Kigali, accusée d’« association de malfaiteurs » et « d’incitation publique à s’opposer au gouvernement », selon le Bureau d’enquête rwandais. Cette arrestation fait suite à sa comparution dans une affaire liée à la diffusion d’un ouvrage serbe sur la résistance non violente aux régimes autoritaires. Âgée de 56 ans, présidente du parti non reconnu Développement et liberté pour tous, Victoire Ingabire rejette les accusations, elle qui reste l’une des rares voix critiques du président Paul Kagame, au pouvoir depuis plus de trente ans.
La Rédaction de SenCaféActu
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