Implantée à Richard-Toll depuis les années 1970, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) symbolise le potentiel agricole de la vallée du fleuve Sénégal, en particulier dans la région du Walo. Seule entreprise détentrice du monopole de la production sucrière dans le pays, la CSS reste un acteur économique majeur, mais se heurte aujourd’hui à une contrainte majeure : l’accès au foncier.
Créée par Jacques Mimran et développée par son fils Jean-Claude, l’entreprise exploite actuellement 12 000 hectares pour la culture et la transformation de la canne à sucre. Elle emploie jusqu’à 8 000 personnes en période de campagne (de novembre à juin), ce qui en fait le premier employeur privé du pays après l’État. Chaque année, la CSS traite près de 1,5 million de tonnes de canne, pour une production de 145 000 tonnes de sucre et 13 millions de litres d’éthanol. Elle vise une production de 220 000 tonnes de sucre d’ici 2030.
Grâce à des techniques d’irrigation performantes et des équipements industriels modernes, l’entreprise affiche des rendements élevés, atteignant 140 tonnes de canne à sucre par hectare. Deux grands plans d’investissement successifs – le KT150 (200 milliards FCFA) et l’actuel KT220 (100 milliards FCFA) – témoignent de sa volonté de modernisation et d’expansion.
Mais pour répondre à la demande croissante du marché et atteindre ses objectifs, la CSS a besoin de plus de terres. Selon Khassim Faye, responsable du département Qualité, hygiène, sécurité et environnement, l’expansion vers les terres du Diéri, encore inexploitées, est indispensable. « Aujourd’hui, il nous faut 6 000 hectares en un seul bloc. Ces terres existent dans le Diéri », affirme-t-il. Il plaide pour un soutien accru de l’État afin de permettre à la société de poursuivre son développement sans empiéter sur les terres humides déjà aménagées.
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