Haute Cour de Justice : L’ancien ministre Mansour Faye conteste les accusations de détournement et réclame la liberté provisoire
L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Amadou Mansour Faye, a déposé, ce lundi 26 mai 2025, une requête auprès de la Haute Cour de Justice pour contester les accusations portées contre lui. Il sollicite également une mise en liberté provisoire.
Inculpé pour des faits présumés de détournement de deniers publics, corruption, prise illégale d’intérêt et blanchiment de capitaux, l’ancien ministre rejette fermement l’ensemble des charges retenues à son encontre.
Des faits liés à la gestion des fonds de la Force Covid-19
La procédure judiciaire a été enclenchée à la suite d’une résolution adoptée par l’Assemblée nationale le 5 mai 2025, autorisant la mise en accusation d’Amadou Mansour Faye. L’affaire concerne sa gestion de la composante « Appuis alimentaires » du Programme de Résilience économique et sociale (PRES), mis en place par l’État sénégalais en 2020 pour répondre à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
Le ministère qu’il dirigeait à l’époque avait supervisé l’achat de denrées alimentaires de première nécessité, destinées à plus d’un million de ménages vulnérables. Selon les résultats de l’enquête, les opérations auraient donné lieu à une surfacturation de plus de 2,7 milliards de francs CFA, principalement sur les achats de riz.
La défense invoque une absence de responsabilité directe
Dans sa requête, l’ancien ministre, assisté de plusieurs avocats, affirme qu’il n’assumait ni la fonction d’ordonnateur, ni celle de signataire des marchés publics. Il soutient que la passation des marchés relevait de la commission compétente au sein de son ministère, et que tous les contrats ont été validés par le ministère des Finances, conformément aux procédures réglementaires.
La défense souligne par ailleurs que les achats ont été effectués par appel d’offres ouvert, avec l’appui de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP). Elle assure que les prix pratiqués étaient inférieurs aux tarifs du marché international au moment des faits, dans un contexte de forte inflation liée à la crise mondiale.
Les commentaires sont fermés.