1- Dialogue national au Sénégal : une concertation inclusive pour repenser le système politique

Le Sénégal s’apprête à lancer, le 28 mai prochain, un Dialogue national ambitieux portant sur le système politique, sous l’égide du président Bassirou Diomaye Faye. Environ 500 organisations et personnalités sont attendues à la cérémonie d’ouverture, selon le facilitateur général Cheikh Guèye, qui souligne le souci d’inclusion ayant guidé la préparation de ces concertations. Des rencontres ont été menées avec les partis politiques, y compris l’opposition, les foyers religieux et la société civile. Toutes les catégories socio-professionnelles, notamment les jeunes, les acteurs culturels et les leaders religieux, ont été sollicitées pour jouer un rôle actif, loin de leur fonction symbolique habituelle.
Les travaux seront structurés autour de trois commissions principales : l’une sur le droit, la démocratie et les libertés, une autre sur les questions électorales et le financement des partis, et une troisième sur les institutions de gouvernance. Ces commissions, dirigées par des experts indépendants, pourront se doter de sous-commissions pour approfondir certains sujets. Le dialogue s’étendra jusqu’au 4 juin, avec une session finale dédiée à la présentation d’un rapport général, remis ensuite au chef de l’État. Malgré l’incertitude concernant la participation de l’Alliance pour la République (APR), Cheikh Guèye reste confiant quant à l’inclusivité et à la portée des débats à venir.
1- Vers une structuration ambitieuse de l’Économie sociale et solidaire au Sénégal
Le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé une feuille de route ambitieuse comprenant 17 mesures phares pour renforcer l’ancrage de l’économie sociale et solidaire (ESS) au Sénégal. Ces actions s’appuient sur les recommandations des ministères, des partenaires et des acteurs du secteur. Parmi les mesures annoncées : la création d’un Conseil national de l’ESS, d’un Comité interministériel de pilotage et d’un Observatoire national, ainsi que la désignation de points focaux dans chaque ministère. Le gouvernement prévoit également d’instaurer un cadre fiscal incitatif, de valoriser les initiatives communautaires, et de réserver au moins 5 % des marchés publics aux organisations de l’ESS. La mise en place de coopératives productives solidaires et l’accès facilité aux financements innovants (social bonds, zakat, waqf, crowdfunding) font aussi partie des priorités.
Dans une approche transversale et inclusive, le plan engage les ministères sectoriels à soutenir les organisations de l’ESS dans des domaines variés tels que l’agriculture, la pêche, l’éducation, la santé, la jeunesse, et le numérique. Il est question de renforcer les capacités productives, d’intégrer l’ESS dans les curricula scolaires et universitaires, de créer des incubateurs et coopératives étudiantes, et de développer des plateformes numériques dédiées. Par ailleurs, une stratégie nationale d’économie circulaire, un plan de communication sectoriel et des partenariats territoriaux sont également prévus pour favoriser une appropriation durable et territorialisée des politiques ESS. L’ensemble de ces mesures vise à faire de l’ESS un levier central du développement économique inclusif et durable du Sénégal.
3- Campagne d’immatriculation gratuite des motos : un bilan record et des enjeux de sécurité publique
Après cinq mois de campagne gratuite d’immatriculation des véhicules à deux roues, lancée pour renforcer la sécurité routière et publique, le Sénégal enregistre un bilan inédit avec 149 048 dossiers enrôlés dont 124 248 validés, contre seulement 18 600 en 2024. Cette opération, initiée en réponse à la recrudescence des accidents de la circulation, a également pour but d’améliorer la traçabilité des engins, de faciliter les contrôles, et de responsabiliser les usagers. Le directeur général des transports routiers, Valdiodio Ndiaye, a salué les performances enregistrées dans des régions comme Ziguinchor, Kaolack et Fatick, où les taux de validation dépassent les 95 %, tout en pointant les résultats plus mitigés dans d’autres zones telles que Saint-Louis ou Matam.
Avec un taux moyen de rejet de 17 %, soit près de 24 700 dossiers écartés pour non-conformité, les autorités envisagent des mesures pour éviter une saturation des services à la veille de la date butoir du 25 mai 2025. Ces mesures incluent la délivrance de certificats de dépôt provisoires, un assouplissement temporaire des contrôles, et des actions d’accompagnement pour le permis de conduire et l’équipement des usagers. Passé ce délai, tout véhicule non immatriculé sera immédiatement sanctionné. Le ministère des Infrastructures appelle donc les propriétaires à se conformer dans l’urgence, sous peine d’amendes et d’immobilisation de leurs motos par les forces de sécurité.
4- Dialogue national : des partis soutiennent l’initiative, d’autres émettent des réserves
À l’approche du Dialogue national sur le système politique convoqué par le président Bassirou Diomaye Faye du 28 mai au 4 juin 2025, plusieurs partis politiques sénégalais confirment leur participation, saluant une initiative jugée essentielle à la consolidation démocratique. Rewmi, dirigé par Idrissa Seck, affirme son engagement en faveur d’un dialogue inclusif pour renforcer la transparence et améliorer le système électoral. D’autres formations comme And Jëf/Pads-Authentique, Alsar et l’Uds/Authentique s’alignent sur la même position, insistant sur la nécessité de parvenir à des « consensus forts » autour des réformes institutionnelles majeures. Elles saluent l’esprit d’ouverture du président Faye et appellent à un climat apaisé entre pouvoir et opposition.
Cependant, certaines voix se montrent plus critiques. Le Rassemblement des travailleurs africains – Sénégal (RTA-S), tout en saluant l’initiative présidentielle, déplore le caractère trop restreint du cadre de concertation, limité selon lui aux seules questions électorales. Malgré ses réserves, le RTA-S se dit disposé à participer s’il reçoit une invitation officielle, soulignant son attachement aux principes républicains et à la tradition du dialogue. Ces prises de position témoignent d’un intérêt politique généralisé, bien que nuancé, autour d’un dialogue national présenté comme un tournant pour la démocratie sénégalaise.
5- Marche à Dakar : des manifestants exigent la criminalisation de l’homosexualité et interpellent les autorités
Le collectif « Rappel à l’Ordre » a organisé une marche pacifique ce vendredi 23 mai à Dakar pour réclamer la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Depuis le rond-point de Ngor jusqu’à celui du Casino, les manifestants ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « silence complice » des autorités et de la société civile sur la question. À travers des discours virulents, des figures comme Abdou Diallo, Michel ou encore le coordonnateur de Jamra, Mame Matar Guèye, ont insisté sur la nécessité d’inscrire cette revendication parmi les priorités du Dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin. Les intervenants ont mis en avant les fondements religieux et culturels du pays pour justifier leur position.
Le député Abdou Mbow, également présent, a dénoncé ce qu’il appelle la versatilité des nouvelles autorités, accusant le président Ousmane Sonko et son camp d’avoir instrumentalisé la question de l’homosexualité à des fins électorales. Il s’interroge sur l’absence d’initiatives législatives concrètes malgré la majorité parlementaire du pouvoir actuel. Cette manifestation relance le débat sur l’articulation entre engagement religieux, promesses de campagne et priorités institutionnelles, alors que le Dialogue national se veut un espace de concertation inclusive sur l’avenir du système politique sénégalais.
5bis- Saisie record à Bignona : 1,5 milliard de F CFA en billets noirs interceptés par les Douanes
La brigade mobile des douanes de Bignona a procédé, le jeudi 15 mai 2025, à la saisie d’une importante quantité de billets noirs, pour une contrevaleur estimée à 1,541 milliard de francs CFA. L’opération, menée à Silinkine, près d’Oulampane dans la région sud du Sénégal, a été déclenchée grâce à un renseignement signalant une tentative de blanchiment de faux billets à proximité de la frontière gambienne. Sur place, les agents ont intercepté 4 700 coupures de 500 euros dissimulées, destinées à être blanchies à l’aide de procédés chimiques sophistiqués.
Selon l’Administration des Douanes, l’enquête est toujours en cours afin d’identifier les auteurs et démanteler le réseau criminel derrière cette tentative de faux monnayage. Si aucune arrestation n’a encore été confirmée, les autorités affirment disposer de pistes solides. Elles saluent par ailleurs la vigilance de leurs agents et réaffirment leur engagement à lutter contre le crime économique et financier, notamment le faux monnayage, qu’elles considèrent comme une menace grave pour la stabilité économique du pays.
La Rédaction de SenCaféActu
Les commentaires sont fermés.