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Le territoire sénégalais constitué de 63% de terres arables (ingénieure agronome)

Thiès, 26 fév (APS) – L’ingénieure agronome Rokhaya Daba Fall a déclaré mardi à Thiès que 63% du territoire sénégalais est constitué de terres arables, contrairement à l’assertion selon laquelle cette superficie serait de 3,8 millions d’hectares, ce qu’elle considère comme une “déviance scientifique”.

“Nous avons 63% de notre territoire qui est arable”, a notamment soutenu Rokhaya Daba Fall, en marge d’une cérémonie d’hommage au professeur Abdoulaye Ly, parrain de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) de Thiès.

”Nous avons étudié par zone, par terroir pédoclimatique déterminé, et nous avons 63% de notre territoire qui est arable”, a insisté Mme Fall.

Elle déplore le fait que “d’une alternance à l’autre, d’un homme politique à l’autre”, les gens disent que “le Sénégal compte 3,8 millions d’hectares de terres arables”.

“Ce n’est pas vrai’’, a-t-elle soutenu, ajoutant que “personne ne peut” situer ces 3,8 millions d’hectares arables sur une carte du Sénégal. Nous avons étudié cela, nous l’avons approfondi, et nous avons 63% de notre territoire qui est arable”, persiste l’ancienne fonctionnaire internationale de la FAO, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Selon elle, cette ”déviance scientifique de nos connaissances, entraîne une déviance dans nos politiques”.

“Quand on vous dit que vous n’avez pas assez de terres pour faire manger votre population, le réflexe naturel est (de vous dire) que votre (pays) est (surpeuplé) ou bien que vous devez nécessairement importer pour faire manger votre population”, a expliqué l’ingénieur agronome.

‘’C’est une déviance malhonnête de la science qui influe sur nos politiques. Il faut qu’on l’arrête, en changeant les curricula’’, a martelé Rokhaya Daba Fall.

Elle estime que ”c’est ainsi que nos gouvernants sont rentrés dans l’esprit de l’aide, une aide qui est sans fin”.

L’ingénieur agronome soutient que ”la première souveraineté, c’est d’arrêter de penser qu’on a besoin d’aide”.
”La souveraineté est primordiale pour tout peuple existant. Un territoire ne peut être défini que parce qu’il est souverain”, a-t-elle poursuivi.

Selon elle, ”le président Abdoulaye Wade avait essayé, en habillant la souveraineté avec des structures” qui l’accompagnaient et des objectifs de production, mais ”pas seulement avec des slogans”.

Elle estime qu’au-delà d’un retour à l’autosuffisance alimentaire, il visait la souveraineté.

”Si on analyse les importations en (produits alimentaires) pour le peuple sénégalais, il y a eu une hausse extraordinaire qui continue depuis 2012, et il faudrait nécessairement qu’on arrive à ne plus être dépendant de cette importation pour pouvoir parler de souveraineté”, souligne Rokhaya Daba Fall.

”La souveraineté étant plurielle, il faudrait peut-être, (qu’avec) cette nouvelle alternance, qu’on puisse poser les premiers jalons de changement de pensée”, pour arriver à une autonomie de pensée, selon Mme Fall.

Elle préconise un changement des curricula enseignés dans nos écoles, pour arriver à une ”autonomie de pensée, qui est le lit d’une véritable souveraineté”.

”Il faut d’abord changer les curricula, arriver à remettre en cause ce que nous avons appris à l’école”, pour revoir les choses selon notre perspective, a-t-elle soutenu.
Aps

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