Mayatta Mbaye Ndiaye, le secrétaire permanent de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), a relevé les défis majeurs auxquels la structure fait face. Il a aussi invité les États à s’engager à les relever. Il s’exprimait lors de la 58e Session du Comité des experts de l’OHADA qui se tient ce 17 février à Dakar.
Le secrétaire permanent a, par ailleurs, souligné que la clé du succès réside dans une collaboration renforcée entre les institutions, les partenaires financiers et les États membres. Il précise que ”malgré les obstacles à surmonter, l’organisation est sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs et étendre son impact à l’échelle régionale et internationale. « Même si l’environnement difficile est marqué par des difficultés de mobilisation des ressources, l’organisation a su maintenir une dynamique de résultats ».
Par ailleurs, M. Ndiaye a notifié que la Cour commune de justice et d’arbitrage a atteint des performances exceptionnelles, en rendant 381 arrêts et 73 ordonnances en 2024, un nombre record depuis sa création en 2001. Cette performance a permis à l’OHADA de renforcer sa crédibilité et son efficacité sur le plan juridique. Vingt sessions de formation au cours de l’année 2024, formant un total de 1 616 personnes se sont tenues. Ces formations ont contribué à renforcer les capacités des acteurs de l’organisation et à améliorer leur expertise dans la gestion des affaires de l’organisation.
Mayatta Mbaye Ndiaye a souligné, dans un contexte marqué par un climat social parfois tendu, les efforts qui ont été déployés pour améliorer la cohésion interne et la remobilisation du personnel. « Nous avons travaillé à améliorer le climat social au sein de l’organisation et je me réjouis de constater un réel retour à la cohésion », a-t-il déclaré.
Taux élevé de démissions des employés
Cependant, il a tiré la sonnette d’alarme sur un problème récurrent : le taux élevé de démissions des employés au sein de l’OHADA. Pour y faire face, Mayatta Mbaye Ndiaye a insisté sur la nécessité de créer un environnement propice pour attirer et retenir les talents. « Il est désormais impératif de créer les conditions nécessaires pour fidéliser notre personnel et éviter ainsi les départs massifs », a-t-il affirmé.
Cette remarque a souligné un défi important auquel l’organisation doit faire face : celui de la gestion des ressources humaines dans un contexte compétitif où les talents sont recherchés.
Abordant la question des contentieux avec d’anciens employés de l’organisation, il a indiqué que sous la supervision du président du Conseil des ministres, des négociations ont été menées pour résoudre les dossiers juridiques. « Nous avons pu, sous la supervision du président du Conseil des ministres, entrer en négociation et boucler sept des dix dossiers concernés », a précisé le secrétaire permanent. Grâce à ces démarches, l’OHADA a pu réduire les risques juridiques et conclure des accords de règlement dans six des sept dossiers, limitant ainsi l’impact financier et juridique des contentieux.
En matière de partenariats financiers, il a mis en avant les efforts entrepris pour renforcer la collaboration avec les principaux bailleurs de fonds. « Des échanges sont en cours avec la Banque mondiale, l’Union européenne et nous avons obtenu la restructuration du don de l’Agence française de développement », a-t-il révélé.
En outre, Mayatta Mbaye Ndiaye a annoncé que des démarches diplomatiques ont été entamées avec Madagascar et le Brunei, dans le but d’étendre la portée géographique de l’OHADA et d’élargir son réseau de partenaires.
Les recommandations pour 2025 : assurer les ressources nécessaires
Pour l’année 2025, Mayatta Mbaye Ndiaye a formulé plusieurs recommandations cruciales pour assurer le bon fonctionnement de l’organisation. Il a insisté sur le fait que la session du Conseil des ministres qui s’ouvre doit permettre de doter les institutions des ressources nécessaires à la réalisation de leurs activités. « Les institutions doivent être pourvues en ressources humaines adéquates pour leur fonctionnement », a-t-il souligné. Il a particulièrement insisté sur le recrutement de nouveaux talents, notamment pour le Comité de suivi des procédures du centre d’arbitrage, afin de garantir une gestion efficace des dossiers et un suivi rigoureux des décisions. Il a également appelé les États membres à faire davantage d’efforts pour respecter les délais de leurs contributions financières.
Senewed
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