Surprenant 4e de Ligue 2 s’apprêtant mardi à défier Lille en 8e de finale de Coupe de France, Dunkerque vit une mutation sportive et structurelle inédite depuis que Demba Ba, l’ancien attaquant de Chelsea, est devenu son directeur du football.
En septembre 2023, deux mois après son arrivée, la première décision de l’ancien international sénégalais a été d’écarter Mathieu Chabert, le coach qui venait pourtant de faire monter le club en Ligue 2, pour installer sur le banc Luis Castro (44 ans).
« Il représentait exactement ce que l’on veut faire: il sait former et, tactiquement, il est très fort », justifie aujourd’hui Demba Ba, 39 ans, à propos du technicien portugais vainqueur de la Youth League avec Benfica en 2022, qui comptait dans ses rangs les futurs Parisiens Joao Neves et Gonçalo Ramos.
- Montée en compétences –
Demba Ba a aussi créé une cellule de recrutement, pilotée par le Lillois Romain Decool, et renforcé tout l’organigramme du club, racheté à l’été 2023 par l’homme d’affaires turc Yüksel Yildirim.
« On a réussi à mettre en place un staff médical de performance qui est beaucoup plus développé. Ensuite il y a la direction sportive, j’aime m’entourer de plusieurs personnes qui t’aident tous les jours à devenir meilleur », explique le directeur du football.
Comme Christophe Lollichon – entraîneur des gardiens à Chelsea entre 2007 et 2022 et notamment de la star Petr Chech – qui apporte depuis un an son expérience du plus haut niveau.
Avec un budget annuel évalué par le club à « un peu plus de 10 millions d’euros », l’USL Dunkerque est encore loin des grosses écuries de Ligue 2 comme le Paris FC (23 millions d’euros) ou Lorient (20 millions), mais il n’est plus le parent pauvre du championnat.
Il doit cependant composer sans un centre d’entraînement et de formation: « J’espère qu’on l’aura dans les deux prochaines années », insiste Demba Ba.
En attendant, c’est en mini-bus que les joueurs font chaque jour le trajet vers le terrain d’entraînement, à une dizaine de kilomètres de leur vestiaire.
Fin janvier, la communauté urbaine de Dunkerque a décidé de porter la jauge de son stade Marcel-Tribut à 10.000-11.000 places d’ici à 2029, contre 5.000 sièges actuellement.
Demba Ba y voit la récompense du « projet de jeu attractif » qu’il a souhaité mettre en place en s’inspirant de Ralf Rangnick, actuel sélectionneur de l’Autriche, issu de la galaxie Red Bull.
« L’idée, c’est d’avoir un jeu de possession mais de mettre beaucoup de verticalité », explique l’ancien joueur.
- Concurrence du basket et du handball –
Dunkerque vibre pour le football, ce qui est déjà une belle victoire dans une ville où il faut cohabiter avec deux bastions historiques du sport de haut niveau: le BCM Gravelines-Dunkerque (basket), seul club avec l’ASVEL et Cholet à ne jamais être descendu en Pro B, et l’USDK (handball), dernier club champion de France en 2014 avant le règne du PSG.
Si Dunkerque n’a jamais fréquenté l’élite du football malgré 30 saisons consécutives en D2 (1966-1996), le club peut désormais oser en rêver de plus en plus sérieusement.
« Pour l’instant la saison est très belle mais on va attendre avant de dire qu’elle est réussie. Elle le sera vraiment si on arrive à rester dans la même dynamique de jeu et de résultats », prévient Demba Ba.
En attendant, son premier huitième de finale de Coupe de France depuis 47 ans, un derby du Nord contre le grand voisin lillois qui plus est, constitue une belle promotion pour son projet.
Senewed
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