Hausse des salaires des enseignants : Le comité de suivi se retrouve demain

Il a suffi d’un simple communiqué du ministère des Finances et du budget pour que la sincérité du gouvernement soit remise en cause. Craignant d’être floués, certains syndicats sont déjà sortis pour mettre en garde l’Etat. Au cœur des négociations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, il reste à lever certaines équivoques à propos des accords du 26 février dernier, qui annoncent une hausse substantielle des salaires des fonctionnaires de ce secteur : «Nous avons participé à ces négociations.

Ils ont alerté mais je pense que dans le même protocole, il est prévu la mise en place d’un comité de suivi pour discuter de toutes les questions qui pourraient être évoquées en cours d’exécution du protocole. Je pense que la première chose c’est de se référer à ce comité. D’ailleurs, il est convoqué pour jeudi. Je pense que c’est une question qui peut être abordée dans un cadre serein», conseille Mme Innocence Ntap.
Dans l’attente des virements, elle a invité au sens de la responsabilité. «Après les efforts qui ont été faits par le gouvernement, je pense que les Sénégalais ne comprendront pas que le système soit secoué pour une telle demande. Donc que l’indemnité de logement soit défiscalisée, ça c’est clair. Je pense que le communiqué le dit mais les augmentations qui ont été enregistrées sur les autres indemnités sont imposables. Nous sommes des citoyens, l’impôt  aussi nous devons tous le payer», rappelle la présidente du Hcds.

Faisant le bilan du dialogue social au Sénégal, elle a précisé que le dispositif mis en place est efficace car il a porté ses fruits. Elle en veut pour preuve la signature des conventions collectives dans plusieurs secteurs. «Il  y a quelques années, nous n’avions pas cette vitesse de conclusions de conventions collectives et le Haut conseil du dialogue social, par une concertation tripartite en 2016, a fait en sorte qu’on ait une nouvelle Convention collective nationale interprofessionnelle qui a été signée par le ministre du Travail. Les négociations sont souvent longues et l’ancienne convention était obsolète, elle n’était plus en mesure d’organiser les relations professionnelles dans les entreprises et finalement, le Hcds a pris le taureau par les cornes a mis les employeurs, les travailleurs et le gouvernement face à leurs responsabilités. La signature des conventions ne peut pas être automatique, ce sont des négociations collectives. D’ailleurs, beaucoup de secteurs sont sensibilisés pour aller vers la rénovation des relations professionnelles», s’est glorifiée la présidente du Haut conseil du dialogue social.

Par ailleurs, Mme Innocence Ntap annonce que le Hcds a capitalisé sur les dernières négociations dans le secteur de la santé. «Nous allons les consigner dans un document parce que chaque activité nous permet de voir comment parfaire le système et dans le secteur de la santé, nous avons plusieurs syndicats qui sont regroupés autour d’alliances, dans une fédération ou ils sont seuls. Il s’agira pour le gouvernement  de faire en sorte qu’on puisse tenir des élections de représentativité  des syndicats. Aujourd’hui après avoir réussi à signer un seul protocole pour tous les syndicats, il s’agit aussi de travailler, discuter avec les concernés sur la faisabilité d’une élection de représentativité dans le secteur. C’est un critère de performance pour un dialogue social de qualité», enchaîne l’ex-ministre du Travail.
Il faut savoir que le Haut conseil du dialogue social déroule depuis hier, à Saly, les travaux de sa vingt-sixième Assemblée plénière. Cette rencontre dont l’objectif est de faire l’évaluation du programme d’activités 2021, examen et adoption du projet de programme d’activités annuel et du budget 2022, a été aussi une occasion pour aborder les questions liées à l’éducation et à la santé. (Avec LeQuotidien)